samedi 2 mars 2013

Le Colosse de Rhodes

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Le Colosse de Rhodes (Sergio Leone, IT - 1960. Avec Rory Calhoun, Georges Marchal, Lea Massari) / 122' VF - 140'
En visite à Rhodes chez son cousin Lysippe, le général athénien Darius assiste à l'inauguration d'une statue colossale haute de quelque cent vingt mètres (1), à l'effigie du dieu soleil protecteur de l'île. La Septième merveille du Monde (2). C'est, en réalité, une machine de guerre destinée à protéger le port de Rhodes, alors la plus grande puissance maritime de la Méditerranée orientale, contre une attaque de ses ennemis, les Phéniciens. Le crâne s'ouvre, démasquant de puissantes catapultes, tandis que les mains déversent du plomb en fusion sur les trirèmes qui tentent de se faufiler entre ses jambes apostées de part et d'autre du goulet d'entrée.

Mais la révolte gronde parmi le peuple, lassé de la tyrannie de Xerxès (il ne s'agit pas du Grand Roi de Perse, mais du despote local, que certains synopsis nomment d'ailleurs Thérion ou Thar), tandis que dans l'ombre des traîtres s'apprêtent à livrer l'île aux Phéniciens, qu'ils ont introduits dans le Colosse...


Mille ans d'histoire rhodienne sont synthétisés dans ce film que Sergio Leone voulut iconoclaste, au grand désespoir de ses producteurs ! Les fresques minoennes y côtoient le chef d'œuvre de la statuaire hellénistique, œuvre de Charès de Lindos, tandis que la rivalité des Achéens et des Phéniciens nous renvoie aux poèmes d'Homère (au temps du Colosse, Rhodes était l'arbitre qui faisait la différence entre les deux grandes puissances, la Macédoine antigonide et l'Egypte ptolémaïque). Le Colosse historique n'enjambait probablement pas l'entrée du port et sa hauteur ne devait pas excéder les 30 mètres. Il avait été construit avec les matériaux récupérés du matériel de siège abandonné par Démétrios le Poliorcète, qui avait vainement assiégé la ville en 305. Rhodes avait été défendue par un précurseur d'Archimède, l'ingénieur Diognète, et il semble que la grande hélépole (tour de siège) qui devait prendre la ville servit d'échafaudage aux constructeurs du Colosse. De là à faire de lui la machine de guerre elle-même, il n'y avait qu'un pas, que Leone franchit avec allégresse. La construction du Colosse dura douze ans; il fut inauguré en -280 et fut jeté bas 56 ans plus tard par un tremblement de terre (en -224).
Michel ÉLOY :  http://www.peplums.info
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