samedi 2 mars 2013

Hercule et la reine de Lydie

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 Hercule et la reine de Lydie (Pietro Francisci, 1958. Avec Steve Reeves, Sylva Koscina, Sylvia Lopez, Gabriele Antonini) / 92' Le navire Argo débarque Hercule, sa jeune épouse Iole et Ulysse sur les côtes de l'Attique. Le Fils de Zeus rentre à Thèbes, sa patrie. Chemin faisant, il doit lutter contre le géant Antée, Fils de la Terre. A Colone, entrée des Enfers, il propose son arbitrage au conflit opposant les fils d'Œdipe, venus consulter l'ombre de leur père. Les deux frères, qui se disputent le trône de Thèbes, ont convenu de règner alternativement un an chacun. Mais son terme échu, Etéocle refuse de s'effacer devant Polynice, qui a amené une armée de mercenaires argiens conduits par Amphiaraos.
Hercule convainc Etéocle de respecter l'accord conclu. Mais alors qu'il porte sa réponse à Polynice, le héros est drogué et kidnappé par les envoyés d'Omphale reine de Lydie, qui parcourent le monde à la recherche de beaux spécimens mâles pour apaiser la fureur génésique de leur reine. Ulysse, qui se fait passer pour le serviteur muet du héros, réussira-t-il à arracher son ami à l'emprise de la cruelle reine, et à empêcher la guerre qui se prépare sous les murs de Thèbes ?

Pietro Francisci a réussi l'exploit - rare à l'écran - de nous donner une séquelle surpassant la première mouture (Les Travaux d'Hercule). Il est vrai que le réalisateur barre résolument dans le fantastique, télescopant le personnage mythologique d'Omphale («Nombril», en grec) - auquel le héros fut obligé de se soumettre comme esclave en punition d'un de ses nombreux méfaits, dont le film se garde bien de nous parler -, avec celui de la cruelle reine de l'Atlantide Antinéa, l'héroïne de Pierre Benoit (qui reviendra sous son nom dans Hercule à la conquête de l'Atlantide). Comme Antinéa, Omphale collectionne ses anciens amants, que des embaumeurs égyptiens ont statufiés dans des attitudes avantageuses.

 
Revisitant la patrie des rois Midas et Crésus, le décorateur nous campe une Lydie imaginaire avec ses statues égyptiennes, ses danseuses indiennes, son capitaine au casque de gladiateur répondant au prénom de Sandone (un des surnoms d'Héraklès en Cilicie), et sa reine-mante religieuse costumée de paillettes comme pour une revue de music-hall ! Stupéfiante et roucoulante Sylva Lopez (à la ville, épouse du compositeur Francis Lopez), dont la rouge crinière évoque celle que les Grecs prêtaient à la déesse de l'amour, Aphrodite ! On la retrouvera, presque dans le même costume, dans Le Roi Cruel (Hérode le Grand) incarnant Mariamne, la reine asmonéenne.
Belles performances également du duo Mimmo Palmara (Polynice) et Sergio Fantoni (Etéocle), les frères déments qui s'entre-tueront («Réjouis-toi, Peuple de Thèbes... c'est... ton roi qui est... vainqueur !», proclame Polynice avant d'à son tour rendre l'âme), ainsi que du champion de boxe italien Primo Carnera (Mighty Joe Young, La Couronne de Fer, etc.), dans le rôle d'Antée. Le scénario télescope la tragédie de Sophocle Œdipe à Colone, celle d'Eschyle Les sept contre Thèbes et le mythe d'Omphale. On tiendra pour curieux d'avoir donné pour capitaine des «Sept» Amphiaraos (Anfirao, en italien), qui était le sage devin argien opposé à cette guerre, mais contraint d'y suivre son roi - au lieu d'Adraste, le roi, beau-père de Polynice. Le pauvre Ennio de Concini avait dû forcer sur la grappa, ce jour-là !
Michel ÉLOY :  http://www.peplums.info
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